Le comité de pilotage
Réunissant l’ensemble des acteurs locaux, le comité de pilotage institutionnel, présidé par le Maire de La Hague et le Préfet de la Manche, est le lieu d’échanges et de débats, qui permet de s’assurer du respect des objectifs et de la stratégie définis pour les deux projets Grand Site et Géoparc et de suivre l’avancement de leur programme d’actions respectif.
Les deux démarches mobilisent un ensemble de partenaires qui y sont ainsi représentés : Etat, Région, Département, Agglomération du Cotentin, Chambres consulaires, Conservatoire du littoral, Symel, Office de Tourisme du Cotentin, associations locales et principaux acteurs économiques du territoire…
Le conseil scientifique
Pour mener à bien ses projets, La Hague s’est dotée d’un conseil scientifique du Grand Site et Géoparc. C’est est un organe consultatif de la commune.
Il a pour vocation de contribuer à une meilleure connaissance des patrimoines naturels, culturels et immatériels du territoire, de concourir à développer, avec la commune, des actions de recherches scientifiques et culturelles, ainsi que d’apporter son conseil pour une meilleure préservation des richesses du territoire. A travers son rôle de conseil, d’expertise, et garant scientifique des contenus diffusés, le Conseil Scientifique est force de propositions et suit la définition et la mise en œuvre des actions menées dans le cadre du Grand Site et du Géoparc. Il constitue par ailleurs pour la commune, un appui pour impulser et coordonner une dynamique de recherche sur le territoire en lien avec les enjeux identifiés dans le cadre de ces deux projets.
Il s’intéresse ainsi à toutes thématiques se rapportant aux sciences naturelles (Sciences de la Terre, de la Nature, de l’Agronomie…) et aux sciences humaines (Archéologie, Histoire, Arts et Traditions populaires, Ethnologie, Sociologie, Géographie…).
- Pascal BAILLY DU BOIS, océanographie, spécialiste de la dispersion marine et du devenir des polluants en solution dans l’eau de mer ou fixés sur les sédiments
Chercheur en radioécologie marine durant 30 années à l’institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), il était l’expert responsable de la dispersion marine et du devenir de la radioactivité en milieu marin, dans l’eau de mer et les sédiments. Cette activité concernait les mers du plateau continental européen et les eaux du Pacifique suite à l’accident de Fukushima. Une grande partie de ses recherches a porté sur la connaissance des courants autour du Cap de la Hague et le devenir des rejets radioactifs dans cette zone. Il a notamment participé aux travaux du groupe radioécologie Nord-Cotentin destiné à évaluer les doses reçues par les populations en s’appuyant sur les mesures in-situ. En 2020, nommé professeur du conservatoire national des arts et métiers pour inaugurer la Chaire de sciences et techniques de la mer, il a pris la direction de l’institut national des sciences et techniques de la mer à Cherbourg en Cotentin (Intechmer), jusqu’à son départ à la retraite en septembre 2024.
- Marianne FONT-ERTLEN, géologue, spécialiste des environnements périglaciaires
Enseignante-chercheuse en Sciences de la Terre à l’Université de Caen-Normandie, elle est géologue-géomorphologue, sa spécialité porte sur la compréhension des processus périglaciaires et des dynamiques de dégradation du pergélisol. Actuellement rattachée à l’UMR CNRS M2C, elle collabore sur des projets de recherche qui analysent l’impact des changements climatiques sur les environnements périglaciaires, telle que l’était la Normandie lors des périodes glaciaires quaternaires. Son travail inclut des études expérimentales en laboratoire, notamment sur les processus de déstabilisation des sols gelés et leur implication dans les glissements de terrain, un phénomène pertinent dans les régions polaires et montagneuses où le pergélisol est en recul sous l’effet du réchauffement climatique.
- Lucille FURGEROT, docteur en géosciences, spécialisée dans l’étude des processus hydro-sédimentaires côtiers des zones à fort courant.
Elle est maître de conférences en géosciences à l’université de Caen Normandie. Sa thèse portait sur l’étude de l’hydrodynamique et du transport sédimentaire en lien avec les mascarets de la baie du Mont-Saint-Michel. Elle s’est ensuite spécialisée dans l’étude des zones à fort courant de marée ouvertes aux houles. C’est dans ce cadre qu’elle s’est intéressée aux très forts courants du Raz Blanchard au large du cap de la Hague. Elle y étudie les dépôts sédimentaires sur le fond marin et leur déplacement avec les courants et les vagues
- David GRAINDORGE, géologue « marin », spécialisé en géosciences, géodynamique et géophysique marines (méthodes sismiques), et marges continentales
Son approche autonome concerne principalement l’apport des données sismiques à l’imagerie de la structure des marges à différentes échelles pour en comprendre la mise en place, l’évolution, et les aléas éventuellement associés
- Guillaume JAMET, géologue, géoarchéologue, spécialisé sur les environnements sédimentaires du Quaternaire associés aux sites d’occupations paléolithiques du Nord-Ouest de l’Europe (INRAP Grand-Ouest / UMR 8591 CNRS – LGP Thiais)
Implanté en Normandie, il mène une activité de géomorphologue en contexte archéologique préventif et développe des recherches en géologie du Quaternaire sur la réponse des sols aux variations environnementales et climatiques cycliques du Pléistocène. Ses travaux actuels portent sur les formations de lœss (sédiments éoliens périglaciaires) et de sables littoraux déposés pendant le Dernier Glaciaire (Weichselien ; ~110 000-15 000 ans). Le but de ses travaux est d’affiner les connaissances sur la chronostratigraphie régionale; fondamentale pour l’étude de la Préhistoire ancienne, mais également de définir des unités stratigraphiques « repères » rattachées aux fluctuations climatiques millénaires (cycles de Dansgaard-Oeschger) reconnues dans les carottes de glace du Groenland.
- Laurent LESPEZ, géomorphologue et géoarchéologue, spécialiste des environnements quaternaires et actuels, des interactions Nature/Société et de l’apport de la longue durée dans la gestion des environnements actuels
Professeur de Géographie Physique et de l’Environnement à l’Université de Paris-Est-Créteil et directeur du Laboratoire de Géographie Physique (LGP) – CNRS (UMR 8591), géomorphologue, géoarchéologue et géographe, il étudie depuis plus de 25 ans la reconstitution des changements environnementaux à long terme et la dynamique des paysages. Depuis le début de sa thèse de doctorat, son travail est résolument multidisciplinaire. L’accent mis sur les interactions nature/société l’a amené à collaborer avec des spécialistes des sciences de la vie et de la terre d’une part, et des sciences humaines (historiens, archéologues, géographes sociaux, …) d’autre part. Son activité scientifique a toujours impliqué une importante mobilité géographique. Depuis sa thèse en Grèce, il a mené des programmes de recherche dans le monde égéen, et depuis le début des années 2000, dans le nord-ouest de la France, en Afrique de l’Ouest et en Arabie. Ses recherches, qui portent sur la reconstitution des dynamiques environnementales et paysagères passées depuis la fin du Pléistocène, ont mis en évidence le rôle de l’anthropisation dans la transformation des systèmes socio-environnementaux. Elles ont démontré la nature hybride des systèmes fluviaux actuels. Les projets émergents de restauration écologique des rivières et des zones humides ont conduit à la sollicitation de son expertise par les gestionnaires de rivières et de zones humides et les institutions en charge de leur gestion. La connaissance des interactions à long terme entre les facteurs biophysiques et les sociétés apparaît cruciale pour mettre en perspective les projets contemporains de gestion et de restauration écologique. Ceci explique le développement d’une nouvelle approche qui intègre la connaissance des trajectoires à long terme dans les pratiques actuelles de gestion des rivières et la mise en œuvre de projets de restauration de rivières, tout en poursuivant des études à long terme.
- Cyril MARCIGNY, archéologue, protohistorien, spécialisé dans les sociétés du Néolithique et de l’âge du Bronze autour des rives de la Manche
Au-delà, de la lecture culturaliste, il développe actuellement un axe de recherche sur l’analyse spatiale des données archéologiques (habitats, funéraires, dépôts, environnements) comprises entre la fin du IIIe millénaire et le début de l’âge du Fer dans le but de décrypter le fonctionnement des territoires dans une perspective géohistorique à l’aide de différentes modélisations et des systèmes multi-agents. Un autre axe de recherche porte sur les périodes récentes en partie les vestiges des conflits récents interrogés dans le cadre d’approches méthodologiques (confrontation entre la mémoire des témoins et les interprétations archéologiques, ou taphonomie des vestiges, par exemple) ou patrimoniales (enregistrements 3D d’ensemble archéologiques menacés par l’érosion pour des restitutions en VR).
- Chloé MESNAGE, doctorante en géographie physique, spécialisée sur l’impact de l’élévation du niveau marin et des changements climatiques, de manière plus générale, sur l’agriculture littorale normande.
Sa thèse propose une réflexion sur l’avenir de l’agriculture littorale normande. Son objectif est d’étudier le devenir des terres agricoles et des agriculteurs normands face à l’augmentation (en fréquence et en intensité) de deux principaux aléas : les inondations par débordement de nappe et la salinisation des sols liée à l’intrusion du biseau salé. Ses recherches s’articulent autour de trois axes principaux : (1) Étudier l’évolution des conditions hydrologiques et hydrogéologiques sur la frange côtière normande, en recensant les premiers impacts observés (localisation, datation, ampleur spatiale et temporelle). Cet axe adopte une approche typiquement géographique physique. (2) Quantifier la part des terres agricoles affectées par ces deux aléas selon divers scénarios de changement climatique et d’élévation du niveau marin, afin d’évaluer l’évolution de cette vulnérabilité. (3) Co-construire des scénarios et stratégies d’adaptation avec les acteurs concernés (agriculteurs, communes, Chambres d’Agriculture, entreprises de l’industrie agroalimentaire, etc.). Pour cela, j’utilise une approche davantage tournée vers la géographie sociale, notamment en menant des entretiens semi-directifs avec ces acteurs.
- Yohann POPRAWSKI, docteur en géologie, spécialisé en sédimentologie et géologie structurale
Il a obtenu sa thèse à l’université de Grenoble en étudiant les géométries des diapirs et la déformation synsédimentaire associée, sur le site de Bakio en Espagne. Il a ensuite poursuivi l’étude des diapirs pendant environ deux ans, dans le cadre d’un contrat post-doctoral à Barcelone. Il a également enseigné pendant 4 ans dans diverses universités en tant que contractuel. Il développe aujourd’hui ses activités de géologue indépendant en Normandie et se focalise sur la valorisation du patrimoine géologique, sur l’animation et la médiation scientifique en géologie pour divers publics et acteurs. Il est également ambassadeur du Géoparc La Hague.
- Richard RAYMOND, agronome et géographe, spécialisé dans la saisie des facteurs qui structurent la diversité des relations Sociétés-Nature
Il tente, avec d’autres personnes de différentes disciplines (écologues, sociologues, géographes, anthropologues…), de saisir les facteurs qui structurent la diversité des relations Sociétés-Nature. Résolument interdisciplinaires, ses travaux s’intéressent aux manières dont les acteurs sociaux s’engagent dans le devenir de leurs territoires et les manières de faire face, concrètement, aux crises environnementales. Ses recherches abordent, plus particulièrement, les alternatives concrètes qui se déploient dans diverses situations que l’on peut rencontrer à la Hague ou ailleurs ; ces situations sont documentées et analysées en tenant compte de leurs contextes
- Élisabeth RIDEL-GRANGER, linguiste et historienne, spécialiste de toponymie littorale et forestière et historienne des techniques (construction navale, moulin) et des paysages forestiers
Docteure en sciences du langage et ingénieure de recherche au CNRS en analyse de sources historiques et culturelles, à la Maison de la Recherche en Sciences Humaines de Caen (MRSH / Université de Caen Normandie et CNRS), Élisabeth Ridel-Granger a longtemps dirigé le Pôle Espaces Maritimes de la MRSH où elle a mené des travaux sur l’héritage viking en Normandie, sur la toponymie maritime et le vocabulaire nautique. Depuis une dizaine d’années, elle a renouvelé ses recherches en poursuivant des travaux sur les espaces ruraux par l’étude des paysages forestiers, des activités cynégétiques et des moulins. Résolument pluridisciplinaire et travaillant sur la longue durée, du Moyen Âge à nos jours, Élisabeth Ridel-Granger a les pieds sur terre tout en regardant vers la mer. Avec Philippe Madeline, elle dirige aujourd’hui le pôle de recherche « Environnement, société et espaces ruraux » (Pôle Rural) de la MRSH de Caen. Ses liens avec le territoire de la Hague sont anciens puisqu’en 1998-1999, elle a été responsable au sein de l’ancienne communauté de communes de la Hague du programme européen L’héritage maritime des Vikings en Europe de l’Ouest, qui a donné lieu à l’organisation d’un colloque international et de la publications de ses actes sous sa direction.
- Christelle BONNISSENT, Sébastien HOUILLIER, Hugo LECLERC, gardes du littoral
Les gardes du littoral assurent au plus près du terrain l’entretien, la surveillance et le suivi d’espaces naturels accessibles à un large public
- Marie-Léa TRAVERT, conservatrice de la réserve naturelle nationale de la Mare de Vauville pour le groupe Ornithologique Normand (gestionnaire de la réserve naturelle).
Elle coordonne et met en œuvre les actions prévues dans le plan de gestion de la réserve naturelle : les suivis scientifiques faune-flore, les travaux de gestion, l’entretien du site, les missions de sensibilisation du public, de police de l’environnement, les actions de protection et de valorisation du patrimoine naturel, ainsi que la gestion administrative du site.
Les projets de candidature
Géoparc mondial de l’UNESCO
La commune de La Hague a lancé officiellement le projet de Géoparc en 2018 après quelques années de préfiguration. Aujourd’hui, le projet arrive à maturité et une candidature au label Géoparc mondial de l’UNESCO est envisagée dans les prochains mois.
Grand Site de France
Depuis 2018, La Hague est membre du Réseau des Grands Sites de France qui regroupe des collectivités territoriales gestionnaires de Grands Sites labellisés ou en projet et participe à travers lui aux réflexions nationales et internationales sur la préservation et la valorisation des sites et paysages patrimoniaux.
Aujourd’hui, La Hague et la commune de Héauville portent ensemble un projet Grand Site de France. Le label Grand Site de France viendra reconnaître, demain, la pertinence et la qualité des modalités de gestion qui ont été mises en œuvre, et leur robustesse dans le temps pour préserver la valeur patrimoniale du territoire et y accueillir le visiteur dans de bonnes conditions. La commune de La Hague, en tant que structure gestionnaire du Grand Site affiche des objectifs et des moyens pour y répondre à travers un programme d’actions adopté en 2023 et validé par l’Etat en 2024.